Nouvelles arnaques en ligne : nos astuces pour s’en protéger
Après les fausses boutiques de marques et les mails de phishing usurpant les identités de services publics ou de banques, les escrocs continuent d’innover en matière d’arnaques en ligne. Nos conseils pour déjouer leurs dernières trouvailles.
246 000 signalements ont été reçus par la plate-forme de signalement de fraude à la carte bancaire Perceval depuis son lancement en juin 2018. Cela représente un préjudice total de plus de 30 millions d’euros. Le record a été atteint à l’approche de Noël, avec 466 signalements par jour. ⋙ Carte bancaire : nos astuces pour éviter les arnaques
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Piège n°1 : les faux acheteurs sur les sites de petites annonces
Le piège : Leader des sites de petites annonces en France avec plus de 18,5 millions d’internautes actifs en 2018, LeBonCoin propose depuis quelques mois de nouveaux services, en particulier une messagerie entre acheteurs et vendeurs, ainsi que la possibilité de faire intervenir le site comme « tiers de confiance », afin de sécuriser les transactions. Mais des escrocs ont réussi à détourner cette fonctionnalité aux détriment des particuliers qui vendent des produits sur le site, selon un principe simple mais malheureusement efficace. Suite à la publication d’une annonce, le vendeur reçoit un SMS l’informant qu’un acheteur a effectué un prépaiement pour l’achat du produit proposé. Ce SMS contient un lien pour confirmer la transaction. En l’activant, le vendeur atterrit sur une page web imitant celle du BonCoin, mais contrefaite. Un message lui indique alors que ses coordonnées bancaires, nécessaires à la validation du paiement, sont incomplètes ou erronées, ou encore qu’un paiement de 0,01€ est exigé pour valider ses références bancaires. L’opération n’a bien sûr d’autre but que de récupérer ses coordonnées bancaires complètes, afin de réaliser des opérations frauduleuses.
La parade : N’indiquez pas votre numéro de téléphone dans une annonce(qui peut lui aussi être récupéré par un escroc pour se faire passer pour un vendeur), et privilégiez, au moins dans un premier temps, les échanges par mail. Ne répondez pas aux SMS, car le LeBonCoin, comme beaucoup d’autres sites, n’utilise pas ce mode d’échange. Si malgré tout vous êtes victime de cette nouvelle forme de phishing (hameçonnage), faites immédiatement opposition sur votre carte bancaire et portez plainte au commissariat.
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Piège n°2 : le chantage aux photos ou vidéos intimes sur internet
Le piège : Vous recevez un email provenant de l’une de vos propres messageries et signé d’un prétendu « hacker » informatique, qui exige plusieurs centaines d’euros, à régler en cryptomonnaie de type Bitcoin, afin de ne pas divulguer à tous vos contact des photos ou vidéos compromettantes enregistrées via la webcam de votre ordinateur, par exemple lors de la consultation de sites pornographiques. En pleine recrudescence, selon le site officiel Cybermalveillance.gouv.fr, cette variante du chantage à la webcam, déjà utilisé sur les sites de rencontres, est également appelé « sextorsion ». Le mode opératoire est toujours le même : les pirates informatiques achètent sur le darknet des bases de données d’internautes piratés et leur envoient ensuite ces mails de chantage en prétendant avoir pris le contrôle de leur ordinateur. Pour preuve, ils leur écrivent depuis leur propre boîte mail, ou leur révèlent leur mot de passe de connexion.
La parade : Ne jamais payer, bien sûr, et ne pas répondre au mail. Si vous avez réglé une rançon de ce type, vous pouvez porter plainte pour extorsion, un délit passible de sept ans de prison et de 100 000€ d’amende. Mais les chances de récupérer votre argent sont très faibles.
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Piège n°3 : la vente de billets de spectacle ou d’événements sportifs inutilisables
Le piège : Des sites non-agréés mettent en vente des centaines billets de spectacles, concerts, évènements sportifs et autres manifestations, qui s’avèrent souvent inutilisables ou surfacturés. La pratique prend des proportions telles que le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC) a lancé il y a quelques semaines une campagne d’information sur ce sujet dans huit pays, dont la France. Les risques d’acheter ses billets à de tels prestataires sont multiples comme le souligne le Beuc : payer un prix plus élevé assorti éventuellement de frais importants, ne pas pouvoir pénétrer dans l’enceinte de l’évènement si le billet est nominatif, ou si l’organisation y refuse les billets émanant de revendeurs non-agréés, voire ne jamais les recevoir.
La parade : Le Beuc a identifié plusieurs plateformes coutumières de ces pratiques : Viagogo, Stubhub et Mywayticket. Evitez donc ces sites et ouvrez l’oeil sur les autres. En cas de doute, tapez le nom du site suivi du mot arnaque dans un moteur de recherche. D’une manière générale, méfiez-vous toujours des messages du type « il ne reste que 20 places, moins de 2% des places encore disponibles », etc. Le Beuc conseille de n’acheter qu’auprès des billetteries agréées par les organisateurs et dont les noms figurent sur le site officiel de l’évènement.
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Prudence sur les sites de rencontres
Plus d’un Français sur cinq a déjà consulté un site de rencontre. La Police nationale rappelle que la vigilance doit être de mise pour s’y prémunir des maîtres chanteurs. Il est notamment conseillé d’utiliser un pseudo afin de préserver son anonymat. Et ne pas perdre de vue que tous les échanges par messages et webcams peuvent être captés et utilisés ensuite à des fins de chantage.